La diversification alimentaire, c’est pour bientôt. Vous commencez à vous y intéresser et entendez de plus en plus parler de la DME. Vous avez donc décidé d’en savoir plus sur cette méthode d’apprentissage de l’alimentation qui fait un tabac dans les pays anglo-saxons. Qu’est-ce que c’est au juste ? Quels sont les avantages de la diversification autonome et quel est le rôle des parents avec cette approche ?
La DME, qu’est-ce que c’est et quand la débuter ?
La DME signifie littéralement « Diversification alimentaire Menée par l’Enfant ». Cette approche s’éloigne des principes de la diversification alimentaire traditionnelle. À savoir, présenter les premiers aliments solides à son enfant à la cuillère sous forme de purées et de compotes. Avec la DME, bébé apprend à manger seul dès les premiers instants en se délectant d’aliments solides sous forme de gros bâtonnets et de morceaux (au moins aussi gros que son poignet) mous ou fondants en bouche.
Normalement, les tout petits peuvent commencer la diversification alimentaire entre 4 et 6 mois. Lorsqu’on veut se lancer dans la diversification autonome, bébé doit obligatoirement savoir se tenir assis seul et bien maîtriser les mouvements de sa tête. Il manifeste un intérêt vif pour la nourriture solide, et est capable d’amener des objets à sa bouche. De fait, l’OMS recommande aux parents d’attendre les 6 mois révolus de bébé pour débuter la DME.
On commence par introduire un à un les légumes cuits (brocolis, carottes, courgettes, etc.) et les fruits cuits (bananes, poires, pommes, kiwi, etc.) pour rester attentifs aux aliments potentiellement allergènes. Puis on compose et on ajoute petit à petit féculents (pommes de terre, patate douce, etc.), protéines (viandes, poissons, etc.) et laitages en suivant les recommandations. Cette nouvelle expérience s’avère fatigante pour l’enfant au début donc mieux vaut privilégier l’heure du déjeuner pour commencer et développer sur tous les repas dès que bébé est plus à l’aise avec l’exercice.
Quels sont les avantages de la diversification menée par l’enfant ?
Manger des aliments solides en conscience présente de nombreux avantages comme :
- le développement précoce de la motricité fine et de l’autonomie ;
- le développement rapide de la coordination œil-main-bouche ;
- la découverte de différents goûts, textures et couleurs dès le plus jeune âge, alors que les purées mélangent tous les ingrédients et sont présentées sous une forme de soupe épaisse ;
- le renforcement de l’assurance et du sentiment de fierté lié à la capacité de faire seul « comme un grand » ;
- l’adaptation du repas au rythme de l’enfant et non à celui imposé par les parents ;
- le développement de la mâchoire et de la mastication de manière plus avancé.
À noter que la DME n’exclut pas l’introduction des purées et des compotes, mais elle se fait plus tardivement et n’est pas une obligation en soi.
DME, quel danger pour bébé ?
Que l’on opte pour la diversification alimentaire traditionnelle ou la DME, bébé bénéficie encore du GAG réflexe. C’est-à-dire qu’il rejette automatiquement les aliments qui prennent trop de place dans sa bouche. La langue renvoie naturellement les aliments vers l’entrée. L’enfant peut ensuite soit tout recracher soit mâcher à nouveau et avaler les aliments. En grandissant, il apprend à gérer la nourriture et à bien mastiquer pour éviter ce type de problème.
En outre, l’appréhension de donner un aliment solide à un bébé de 6 mois est légitime. Mais un enfant n’a pas besoin d’avoir de dents pour manger des morceaux. Il est capable de mastiquer de la nourriture fondante avec ses gencives. Pas de problème apparent donc de ce côté-là non plus.
Et le risque de carence ? Au début (les 2 ou 3 premiers mois), il est effectivement possible que bébé mange moins qu’un enfant nourrit à la cuillère. Mais cela ne présente pas de risque de carence puisque le lait maternel ou le lait maternisé en biberon reste l’aliment principal de l’enfant jusqu’à 1 an. Votre petit loup va très vite réussir à se débrouiller seul et à rectifier le tir.
Quel rôle pour les parents ?
Contrairement à la diversification alimentaire classique, les parents laissent leur enfant totalement autonome dans la gestion de son repas. Mais cela ne signifie pas qu’on peut vaquer à nos occupations en attendant qu’il mange. Bébé doit bénéficier d’une attention de tous les instants, quelle que soit la méthode privilégiée. La différence, c’est que le parent n’intervient pas, il est juste présent en cas de besoin.
Avec la DME, bébé mange à son rythme. Son repas durera donc plus longtemps au début (parfois plus de 40 minutes) jusqu’à ce qu’il apprivoise cette nouvelle manière de s’alimenter. Profitez-en pour le faire déjeuner en même temps que vous. Le fait de vous voir déguster la même chose que lui et de pouvoir observer vos gestes favorisera le mimétisme et l’incitera à manger le contenu de son assiette.
Il y en a généralement partout sur la tablette de sa chaise haute et sur le sol de la cuisine. On s’arme de patience, mais il faut le laisser faire son expérience, il n’est pas plus sale qu’un bébé qui apprend à manger sa purée à la cuillère, au contraire, le fait d’avoir la nourriture sous forme solide limite les dégâts. Finalement, avec la DME, le maître mot c’est : un lâcher-prise au service de son autonomie et son épanouissement personnel.
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