« Au secours ! Bébé, refuse subitement tout ce qu’on lui propose à manger ! » Eh oui, c’est toujours déroutant lorsque l’on voit son enfant, qui est par nature bon mangeur, rejeter la nourriture sans raison apparente. Mais pas de panique, cette phase que l’on appelle plus communément la néophobie alimentaire est courante chez les enfants entre 18 mois et 6 ans. Elle s’apparente à une peur de goûter aux nouveaux aliments et amène même parfois bébé à boycotter ses aliments préférés. Pourquoi bébé adopte-t-il un tel comportement ? Comment l’accompagner pour limiter au mieux sa réticence à manger des aliments nouveaux ?
Qu’est-ce que ça veut dire « nouveau » ?
Dans notre imaginaire, un nouvel aliment est un légume, un fruit, un laitage, une viande ou un féculent que l’on n’a jamais proposé à bébé. Or, pour bébé, c’est parfois bien plus complexe que cela. Il suffit que vous lui présentiez des carottes râpées alors qu’il n’a jamais rien mangé d’autre que des carottes en purée pour qu’il analyse ce plat comme nouveau. Le goût est peut-être le même, mais avant qu’il ne les mette à la bouche, bébé entre dans une phase d’observation et visiblement, elles ne ressemblent pas aux carottes qu’il connaît. Certains enfants ne sont absolument pas gênés par ce changement de texture et d’apparence, mais d’autres y sont plus sensibles.
Un besoin de s’affirmer
Bébé apprend à manger seul depuis quelques mois. Il arrive enfin à tenir sa petite cuillère et s’exerce même à piquer les aliments avec sa fourchette. Pas de doute, il devient indépendant ! C’est une période où bébé ressent le besoin de s’affirmer pendant les repas comme dans tous les aspects de sa vie. Cette phase d’opposition peut expliquer en partie le comportement de bébé vis-à-vis des aliments que vous lui proposez. Cela se confirme en général lorsqu’il n’a aucun problème pour finir les repas à la crèche, mais ne lâche rien devant vous.
Quelles solutions ? Quelle attitude adopter face à la néophobie alimentaire ?
Quand bébé vous sort un « non » d’entrée, on ne sait pas si c’est parce qu’il s’est imposé ce réflexe par principe, parce qu’il ne connaît pas encore les aliments que vous lui proposez ou que l’odeur lui donne envie de vomir. Dans le doute, incitez-le à goûter en lui expliquant que s’il n’aime pas il n’est pas obligé de terminer son assiette. Bien souvent, bébé finit par vous écouter et dévore même son plat jusqu’à la dernière cuillère.
Dans d’autres cas de figure, rien n’y fait, bébé refuse de manger. Ne rentrez pas dans un rapport de force avec lui et évitez de la gronder. Le repas doit rester au maximum un temps de partage agréable. Il mangera plus au prochain repas. En revanche, continuez de lui proposer les aliments en question pour qu’il s’y habitue petit à petit et finisse (peut-être) par les apprécier.
Respecter ses goûts
Soif d’indépendance ok, mais pas nécessairement. Bébé a le droit de ne pas aimer un aliment. D’ailleurs, nous autres adultes avons tous nos préférences en matière d’alimentation. Le goût évolue tout au long d’une vie. Si votre enfant refuse de manger de l’aubergine malgré vos 123 485 tentatives, c’est peut-être tout simplement parce que c’est un légume qui le rebute.
Éviter de mentionner le dessert avant l’heure
« Allez, plus vite tu manges ce brocoli, plus vite tu auras ton petit-suisse à la fraise »… Tentant, mais pas forcément pertinent. Si bébé est dans un bon jour, il acceptera certainement de jouer le jeu. Cependant, ça peut également l’inciter à se focaliser sur le dessert et ne plus vouloir rien entendre sur ce maudit légume vert. « Pas de brocolis, pas de yaourt à la fraise »… utiliser le chantage n’est pas non plus la solution idéale, car il habitue bébé à attendre une carotte pour ses « bonnes actions ».
Ruser si nécessaire pour contrer la néophobie alimentaire
Que bébé soit hermétique à plusieurs aliments n’est pas un problème en soi tant que cela ne crée de carences. Si vous rencontrez cette difficulté avec votre tout petit, plusieurs solutions sont envisageables. Vous pouvez tout d’abord lui présenter des aliments en les mettant en scène dans l’assiette. Face à un visage rigolo ou à son animal préféré, bébé sera peut-être plus à même de manger le contenu. Il est également possible de les cacher dans une préparation culinaire.
Communiquer avec bébé
Prenez l’habitude de communiquer avec lui. Vous pouvez lui décrire les légumes qui se trouvent dans son assiette et lui expliquer tous leurs bienfaits pour sa santé. Faites-le participer (d’une manière ou d’une autre à la préparation du repas) en lui expliquant ce que vous êtes en train de mijoter. S’il est assez grand pour vous aider, il sera ravi de le faire et appréciera d’autant plus déguster son œuvre. Si bébé est trop petit, installez-le à côté de vous avec un imagier des aliments et indiquez-lui lesquels correspondent à ce que vous êtes sur le point de lui servir.
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Partager les repas avec bébé
La ruse, l’imagier, les encouragements, rien n’y fait ! Alors, comment réagir face à un enfant qui refuse de manger ? Essayez au maximum de partager le repas avec votre bébé pendant cette période délicate. S’il vous voit manger la même chose que lui et qu’en plus de cela, vous prenez plaisir à y goûter, il sera plus à même de piocher dans son assiette. De même, s’il est réticent devant son plat, accordez-lui de l’attention, parlez-lui tout en lui présentant une cuillère, captez son attention en lui racontant des histoires de manière à lui faire oublier naturellement son blocage alimentaire.
Vous avez maintenant quelques pistes pour « survivre » à la néophobie alimentaire de votre enfant. Rassurez-vous, cette période ne dure que quelques mois en général. Armez-vous de patience, repensez à tous les conseils de cet article et voyez ce qui fonctionne le mieux.